Méditer au travail ? Quatre mantras pratiqués par l’entreprise Guichon Valves

16 avril 2017

Méditer pendant ses heures de travail dans l’entreprise ? Expliquer à ses collègues pourquoi on est ce que l’on est ? « Et toi, qu’est ce qui toi te rend heureux dans ton travail ? Comment puis-je t’aider à être heureux ? « . Ça vous paraît étrange, inconfortable, inapproprié dans un cadre professionnel ? C’est pourtant la politique de développement humain prônée par Guichon Valves.

Mantra numéro 1 : le bonheur émane tout d’abord de soi

J’ai visité ce jeudi 30 mars 2017 cette entreprise à Chambéry. Cette visite a été possible grâce à l’aimable invitation de Thésame 74 et dans le cadre du programme Elence. Une belle surprise ! Guichon Valves conçoit et fabrique des vannes et robinets pour des utilisations industrielles, 85 employés, 90% du chiffre d’affaire à l’export. Bel atelier, industrie de précision, machines à la pointe, des jolis copeaux de métal au sol. La belle industrie française que l’on aime.
Son dirigeant depuis 13 années, Thierry Perrier, nous explique son approche personnelle pour mieux gérer son stress par la méditation, puis comment cette réflexion sur le bien-être au travail s’est développée à l’échelle de l’entreprise.
« On ne peut pas rendre les autres heureux si on est pas heureux soi-même » – Maud Cudraz, Directrice QSE Développement humain
Thierry Perrier n’est pas seulement un adepte de la méditation, il a un parcours « sérieux » dans l’industrie. Président du comité du Réseau Entreprendre, vice-président de l’agence économique Savoie, président du CRITT Savoie. Gros CV, quoi… Il explique comment son besoin de se recentrer sur lui, sur ses émotions, son bien-être, lui a permis de mieux comprendre, décider, oser dans son rôle de dirigeant. Il nous détaille la théorie systémique bien connue des coachs, qui consiste à incrémenter une idée positive, qui va se développer par elle-même.

Mantra numéro 2 : être ce que l’on aime

La visite continue. On se rend dans la flambante-neuve salle de méditation. Thierry Perrier explique qu’il a proposé tout d’abord à des volontaires de participer à des sessions de médiation. Alors, est-ce que l’idée s’est incrémentée auprès des salariés ? Et bien oui. Tout d’abord, 12 personnes sur un créneau de 20 minutes par jour, tous ensemble. Le dirigeant de Guichon Valves a embarqué avec lui ses collaborateurs, l’idée a bien germé.
Pendant le temps d’échange, on apprend que les salariés aussi « incrémentent » des projets qui leur tiennent à cœur personnellement. Des ruches à miel sont installées sur le site de l’usine par la directrice QSE, des projets éducatifs et pédagogiques sont portés par les salariés avec des élèves de tous horizons, un potager sera bientôt planté dans les parcelles autour de l’usine par un technicien. Les employés s’approprient les lieux, l’entreprise est bien la-leur.

Mantra numéro 3 : l’intelligence vient du groupe

Le dirigeant de l’entreprise nous apprend qu’il a cédé l’entreprise à un grand groupe de robinetterie. Stupeur, effroi ! Comment continuer ce projet sans son leader ? Un Codir prend en réalité la relève, et partage désormais les rênes de l’entreprise. Mais l’intelligence ne vient pas que d’eux, car ce sont bien ceux qui savent font, qui savent. Les objectifs stratégiques sont décidés par le Codir, mais la déclinaison opérationnelle en actions est réalisée par les salariés. Ainsi, chaque « chef de service » demande à ses collaborateurs de proposer des actions qui permettraient d’atteindre les objectifs. Par exemple, mieux communiquer le projet de développement humain de l’entreprise se concrétise par l’installation d’une bibliothèque disponible à tous comprenant des ouvrages sur le développement personnel, la médiation, le bonheur au travail ; mieux se connaître soi, et mieux comprendre l’autre se concrétise par la démocratisation de la formation « process com » dans les équipes.
 » Ce sont bien ceux qui font, qui savent !  » – Maud Cudraz, Directrice QSE Développement humain
Cette intelligence collective est développée également par la sollicitation sur des projets complexes de « candides » venant d’autres équipes qui apportent un regard neuf et critique.

Mantra numéro 4 : être heureux c’est être performant

Et le rendement alors ? Guichon a vécu des dépôts de bilan presque tous les sept ans depuis sa création en 1921. Sauf depuis sa reprise par Thierry Perrier en 2003, l’entreprise est depuis lors bénéficiaire et a même recruté presque 50 employés. Coïncidence ?
L’entreprise est soumise à de fortes contraintes imposées par les normes ISO qu’elle respecte. Dans son bilan, elle remplit les critères d’acceptation de la norme, mais va bien plus loin, intégrant des notions de bonheur national brut et bien-être des salariés. Des indicateurs sont remontés au Codir annuellement par un questionnaire de plus de 120 questions portant sur la rémunération, les conditions de travail, les locaux, le bien-être en général. Ces informations sont prises en compte et des actions sont réalisées par le biais des objectifs annuels ci-dessus nommés. Un joli cercle vertueux !
Connaissez-vous de belles initiatives à partager avec moi autour du bien-être au travail ?

Article rédigé par Clarisse MODENA

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