[Actu] Le silence, source de développement des équipes

13 mai 2020

Placer l’humain au cœur du développement et de la performance de l’entreprise nécessite pour celle-ci de se modifier en profondeur. C’est l’objectif d’Élence : accompagner cette transformation du management et de l’organisation. Et concrètement, comment agir pour développer une équipe performante.

Une équipe ne devient pas performante du jour au lendemain, aussi excellentes soient les compétences et l’expertise de chacun des membres du groupe. Toute équipe nouvellement créée traverse immanquablement plusieurs phases avant de devenir réellement performante pour l’entreprise.
Un groupe d’individus devient une équipe quand ses membres agissent conjointement vers une finalité commune.

  • Comment faire pour que l’équipe fonctionne ?
  • Comment rendre les personnes autonomes tout en obtenant une équipe performante ?
  • Quel type de leadership adopter suivant les équipes ?

Dans cet article, nous allons nous intéresser au silence comme source de développement des équipes.

Les 4 stades du silence

En prenant le temps de regarder les différentes manifestations de silences, il apparaît 4 grandes familles selon la structuration des échanges dans les équipes. D’autres diront « selon le stade de développement des équipes ». Voici une représentation de ces 4 stades :

• STADE 1 : L’équipe est plutôt dans le « REPRODUIRE », c’est-à-dire dans le « politiquement correct ». Dans ce schéma, les échanges sont peu profonds, les problèmes sont résolus à partir de solutions connues, évidentes dans l’esprit. Poussons le bouchon, on peut parler ici de conformisme, de « langue de bois » … d’un système autiste puisqu’il s’agit de protéger le CONNU, les positions, les idées établis.

A quels silences assistons-nous alors ?
– Le silence du retrait, de la sur-adaptation pour ne pas risquer sa peau, ne pas risquer d’être dissonant,
– Le silence avant que le chef ne s’exprime, donne la voie à suivre, et permet la parole,
– Le silence du non-dit.
Ce système là est d’ailleurs souvent bruyant, le pouvoir des DECIBELS s’impose, mais c’est un système sourd en réalité, où les différences et l’originalité ont du mal à se faire entendre.

• STADE 2 : L’équipe est plutôt dans le « DEBATTRE », Chacun parle à partir de ce qu’il pense et croît, ce qui permet l’échange de points de vue, l’expression de divergences et de poser les différences de pensées. La limite de l’échange apparaît quand les personnes s’identifient à leur idées et les défendent coûte que coûte, avec le risque que la relation s’enlise ou se bloque.

A quels silences assistons-nous alors ?
– Le silence du désaccord au moment où l’échange se bloque, voir le silence de la rupture de relation
– Le silence comme une non-communication car chacun appartient à un territoire aux frontières peu perméables (exemple : une équipe commerciale et une équipe de production qui limitent les échanges)
– Le silence du jugement que ce soit par un « supérieur » ou un collègue, le silence de la honte ou de la culpabilité suite à une erreur, ou de la gêne lorsque le groupe s’est trop emporté dans les échanges.
– Le silence du « coup de théâtre », lorsqu’une phrase inattendue tombe et surprend l’interlocuteur, le saisit (vous connaissez le triangle dramatique de Karpman ?)
Ce système là est intéressant car il évite le non-dit. Ce débat, qui parfois peut aller jusqu’au point de tension et de rupture, est parfois salvateur pour crever un abcès et poser un problème, oser regarder la réalité ou du moins une autre facette.

• STADE 3 : L’équipe est dans le « DIALOGUE », elle est dans un échange servant à explorer les autres points de vue, C’est aussi une voie pour s’éveiller à sa propre façon d’écouter, de regarder les choses : le dialogue est un double mouvement, l’autre devenant un miroir qui permet de comprendre son propre mode de fonctionnement, sa propre manière de percevoir. L’échange est plus ralenti, le soin est pris dans la façon de dire et de recevoir les messages : plus que les mots, c’est la personne tel quel est qui est accueillie et se sent accueilli.

A quels silences assistons-nous alors ?
Le silence se situe à d’autres endroits :
– Le silence prend naissance à l’intérieur de soi pour pouvoir accueillir la parole et la vision de l’autre. Ce n’est pas un renoncement à sa propre réflexion, c’est une mise en suspension partant du principe que ma réalité se construit avec mes propres filtres et croyances. Ce recul favorise l’empathie envers l’autre et la réalité qu’il vit.
– Le silence entre 2 personnes, au moment où la parole de l’autre fait surgir en soi une nouvelle image, la découverte d’une autre réalité, ou le sentiment d’émerveillement quand une voie nouvelle et prometteuse apparaît. Ce silence est comme celui d’une rencontre inattendue qui rompt le « ronronnement » de sa propre vision.
– Le silence de l’émotion, car celle-ci est permise dans ce type d’échange qu’est le (véritable) dialogue : laisser respirer l’autre, lui permettre de reprendre son souffle, et respirer avec lui.
– Dans ce moment de silence, peut apparaître un autre silence, je le nomme « Le silence dans le silence « : la découverte d’une autre réalité et le langage du cœur créent une connexion à soi qui permet de s’accueillir soi-même, d’être au contact de ses propres ressentis, dans une acceptation de soi.

• STADE 4 : L’équipe est dans un état de « PLEINE PRESENCE », vit un état de « FLOW » : les relations sont d’une grande fluidité, avec authenticité et profondeur.
Chacun a pu lâcher prise sur ses peurs, sur son égo, et sur des représentations qui bloquent le potentiel du groupe. Chacun a pu laisser advenir ses ressources d’inspiration et de créativité du plus profond de lui, abandonnant certaines « vieilles » idées. Cette équipe forme alors un corps qui est plus que la somme des personnes avec sa propre énergie et dont chacun sent la présence.
La connexion est globale : d’une part entre les personnes, d’autre part à la mission de ce corps, quelque chose de plus grand qui dépasse l’intérêt individuel, quelque chose qui suscite l’inspiration collective, l’action collective, et un sens profond pour chacun et tout le groupe.
Ce système est dit génératif car il est en capacité de se réinventer, de « larguer les amarres » vers un futur que le groupe a la volonté de concrétiser.

A quels silences assistons-nous alors ?
– Le silence est l’expression de l’état d’ETRE, d’un soi authentique, et d’un accès à des connaissances profondes
– Le silence témoigne d’une connexion à soi, aux autres, à quelque chose de plus grand, et de plus large, à la dimension de l’humanité
– Le silence correspond à la sensation d’un état de grâce, d’être hors du temps. Le temps n’est plus vécu dans sa dimension « chronos » mais «Kairos », avec un ressenti de paix, et de plénitude.

Le silence est d’or, la parole est d’argent

Ces 4 familles de silences se vivent dans toutes les organisations, mais chercher à atteindre les niveaux d’échanges et les silences des types 3 et 4 permet de conduire des transformations majeures, avec les acteurs, les parties prenantes
Les stades 3 et 4 sont riches et sources de Trésor, ils valent de l’OR !

Ecouter ces silences, c’est écouter l’Essence du groupe, un moyen de comprendre ce qu’il se passe, et de tenter d’en tirer profit pour débloquer, ouvrir, et créer LE MEILLEUR FUTUR POTENTIEL.

Ce texte est extrait de l’article « le silence, source du futur » de Sylvain ZANNI – NEOVANCE. Retrouver l’article complet, pour une meilleure appropriation :

Cliquez ici

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