Marie-Claire CLERC – Dirigeante de l’entreprise ADTP à Cluses, revient sur son accompagnement Elence

Concilier compétences médico-sociales et savoir-faire industriels, au service de l’Homme et de l’économie depuis 1957, ADTP démontre que c’est possible.

Pour cela, l’entreprise s’appuie sur des valeurs fortes qui sont autant de marqueurs identitaires distinctifs : le travail, l’humain, la proximité et l’engagement professionnel.

« Faire de notre différence une force », est le mot d’ordre qui mobilise les équipes d’ADTP pour réaliser la fusion entre l’économie solidaire et la performance industrielle.

VOUS AVEZ DÉCIDÉ D’INTÉGRER ELENCE POUR RÉPONDRE À QUELLE PROBLÉMATIQUE ET QUELS ENJEUX ?

Lorsque nous avons rencontré les équipes de Thésame en 2020, nous vivions une période post-confinement complexe. Notre structure manquait « d’oxygène » et cela se traduisait par une charge importante et des équipes épuisées. Nous avons donc décidé d’établir une stratégie qui visait à aller vers des offres à plus forte valeur ajoutée. Cette orientation s’est avérée efficace au niveau de la performance économique, mais nous nous sommes rendus compte que les moyens humains manquaient. Les équipes étaient sous tension avec peu de moyens d’encadrement, et le dilemme entre objectifs industriels et sociaux étaient source de tension. Pour sortir de ce cercle vicieux, j’hésite entre lancer un projet dans le cadre du dispositif AP² de la CARSAT ou le dispositif de type ELENCE coordonné par THESAME, qui ont la même vocation avec deux entrées différentes : AP² est de nature très opérationnelle et permet à un binôme d’entreprise d’agir sur un « irritant » en intégrant des méthodes d’amélioration continue et d’inclure les dimensions « efficience » et « santé » dans la progression. ELENCE, est un dispositif « polymorphe » dont le contenu et le déroulé se co-constuit avec une équipe (direction ou équipe transversale) avec une recherche d’autonomie, de création de valeurs au-delà de la dimension économique. Au final, en accord avec mon COPIL, je choisis de lancer ELENCE dans une première phase, pour accompagner à la fois le COPIL et le COMEX et servir au lancement d’AP² dans la continuité. Les enjeux du site auxquels nous devions répondre étaient les suivants : Faire face à la situation sanitaire avec un taux d’absentéisme accru et une charge de travail qui ne baissait pas Rapprocher COPIL & COMEX : un manque de confiance était manifeste. Fluidifier le travail transversal au quotidien entre les différentes équipes Arriver à mieux gérer les situations dilemmes entre objectifs industriels & objectifs médico-sociaux

QU’EST-CE QU’ELENCE A PROVOQUÉ SUR LE PLAN RELATIONNEL ?

L’accompagnement a provoqué une mise à plat des relations au niveau du COPIL et nous a poussé à prendre de la hauteur sur l’organisation et les orientations stratégiques. Nous avions eu besoin de réguler nos relations et de nous aligner sur une vision commune. Notre COPIL a été restructuré et nous avons maintenant des relations saines basées sur la confiance et le droit à l’erreur. Ces compétences relationnelles ont été diffusés à l’ensemble des équipes. Nous nous l’appliquons au quotidien et cela fonctionne.

D’autre part, nous avons remis au goût du jour une charte de bonne conduite qui constitue un référentiel commun, et permet de réguler les dysfonctionnements. Aujourd’hui, les relations de travail sont basées sur la confiance. Les managers jouent un vrai rôle de monter en compétences des équipes vers de l’autonomie et dans la prise de décisions.

Enfin, nous misons sur la transparence de chacun et le droit à l’erreur. Cela a pour effet de libérer les énergies et d’avancer ensemble vers une vision commune. L’ambiance de travail est apaisée et nous avons retrouvé le sourire sur les visages de nos équipes.

A TRAVERS CET ACCOMPAGNEMENT, COMMENT AVEZ-VOUS VÉCU OU TRAVERSÉ LES DIFFICULTÉS ?

Malgré le départ de notre responsable production, nous avons décidé de maintenir notre orientation et nos projets stratégiques. Nous avons réussi à nous réorganiser et à ne pas perdre notre cap. L’accompagnement d’Elence, nous a permis de clarifier notre projet d’entreprise, de définir le cadre, les valeurs, d’établir les principes d’action cohérents et de mobiliser les équipes.

Car pour que le projet se diffuse, se décline et prenne forme, concrètement, au plus près du terrain, dans chaque équipe et chaque entité, il faut répéter, répéter, répéter… et s’assurer que les messages portés et que les actions posées s’intègrent. Nous avons dû prendre le temps de transmettre et d’accompagner nos managers, en sorte que, partout, les équipes comprennent où elles vont, ce à quoi elles participent et ce que l’on attend d’elles. Mieux, qu’elles se soient approprié la direction impulsée. La poursuite de l’accompagnement, au travers AP², a permis cette appropriation concrète.

QU’AVEZ-VOUS APPRIS DE CETTE EXPÉRIENCE ?

Nous avons appris à reconsidérer la gestion de l’urgent et de l’important. L’action nous a permis de fixer un cadre stratégique et nous nous sommes approprié la méthode et les processus de transformation proposé dans l’accompagnement.

 La méthodologie d’Elence nous a invité à avoir une cohérence entre le discours institutionnel et une mise en application concrète de notre projet stratégique. Cela se voit concrètement sur le terrain. Au démarrage de l’accompagnement, nous avions pour enjeu de diversifier nos activités. Nous avons réalisé des avancées majeures sur cet enjeu. Cela a été possible par une montée en compétences relationnelles et managériales des équipes. 

De plus, dans un second temps, l’accompagnement AP² a été une vraie réussite. La réimplantation de notre atelier a été favorisée par un mécénat de compétences de la part de l’un de nos clients : SOMFY. Nous avons obtenu des bénéfices majeurs au niveau de la diminution des risques, des ports de charges et des pas dans l’atelier. Ainsi, des encadrants ont pu piloter en autonomie un projet, et faire monter en compétences les équipes. La confiance s’est créée, grâce à ces actions concrètes, où l’expérimentation a été de mise. Cela a permis de libérer les énergies.

COMMENT ALLEZ-VOUS PÉRENNISER CE TRAVAIL ET QUELLES SONT LES PROCHAINES ÉTAPES ?

Nous nous appuyons sur un noyau solide au niveau du COPIL et du COMEX qui insufflent la dynamique collective. Nous sommes en capacité aujourd’hui de prendre des décisions compliquées, de réagir vite et d’avancer collectivement. Cet accompagnement a permis de soutenir les équipes dans une période tourmentée. Les bases sont solides et nous devons poursuivre cette dynamique à travers des projets concrets pour inviter les managers et les collaborateurs à tester et à expérimenter de nouvelles façons de fonctionner. Nous devons également accompagner notre COMEX dans cette transformation.

Nous savons également que lorsque nous intégrerons de nouvelles recrues, il est primordial de les accompagner dans notre mode de fonctionnement et de leur transmettre la « touch ADPT » pour qu’ils puissent se l’approprier.

Enfin, nous avons trouvé les leviers de gestion du site et nous avons les clés pour poursuivre notre projet collectif et assurer notre performance globale.

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